Dialogue de sourds chez Burberry

Le mois dernier, nous vous informions du déclenchement d'un plan de licenciement collectif : où en sommes-nous depuis ? L'expert que nous avons désigné a transmis son rapport en dépit d'une procédure raccourcie, de la réception tardive des documents économiques nécessaires à l'analyse de la situation et de l'absence d'autres : non seulement les économies dégagées par les licenciements projetés, dont ceux au siège, ne sont pas prouvées mais on apprend que notre Chiffre d'Affaires a dépassé, pour la première fois, les 100 millions d'euros et que le résultat d'exploitation a augmenté lui de 14 %.

La conclusion que nous en tirons ? Burberry France sert de vache à lait au Groupe Burberry, qui a servi 233 millions de livres de redevances à ses actionnaires en 2023 ! La situation patrimoniale de l’entreprise, qui n’a cessé de s’améliorer ces dernières années pour arriver à 68,1 millions d’euros, lui permet aisément d’assumer le choix, contestable tant moralement que juridiquement, de priver d’emploi 38 d’entre nous en les dédommageant correctement.

Après la réunion du 11 juillet dernier, que la direction n’a pas trouvé bon reporter en dépit des congés de notre délégué syndical et le refus de notre proposition d’accord de méthode qui aurait permis de se donner davantage de temps pour négocier, la dernière mouture du Plan de Sauvegarde de l’Emploi remise par l’employeur ne prévoit même pas d’indemnité de licenciement supérieure au Code du travail !

L’obsession de la Directrice des Ressources Humaines, partagée par l’autre syndicat de l’entreprise, se cantonne au lancement d’un Point Information Conseil, nécessairement anxiogène tant qu’un accord, indissociable d’un PSE de haut niveau, limitant le périmètre des licenciements aux établissements où ils sont envisagés n’a pas été signé : à défaut, le personnel de tous les magasins d’Ile-de-France et pas seulement ceux parisiens sont sur la sellette… Elle a également décidé seule du choix d’un cabinet de reclassement externe pour un coût tellement dérisoire qu’il en dit long sur le mépris de la société à notre égard.

Plus que jamais, nous exigeons un PSE assorti de mesures sociales équivalentes aux précédents de 2019 et de 2021, intervenus pourtant dans le contexte du Brexit puis du Covid, qui concernaient déjà des points de vente et le siège, que nous avons validé et alors que la DRH était déjà en responsabilité. Il n’est aussi pas trop tard pour dispenser de travail avec maintien de salaire nos collègues de Montaigne, dont le magasin fermera ses portes la semaine prochaine avant même la conclusion du PSE, ou, à défaut, en permettant à celles et ceux qui n’avaient pas déposé de congés payés de le faire plutôt que de se voir affecté temporairement ailleurs.

Attention, il ne reste plus qu’une unique réunion de négociation le 6 août prochain avant que l’administration du travail ne se saisisse du résultat de nos échanges avec la direction !

Crédit photo : Adobe Stock

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